Fass Thièkène est distant de Koungheul d’environ 10 kilomètres. Et pourtant, il fallait toute une journée aux cultivateurs pour effectuer l’aller et le retour afin d’écouler le foin et autres marchandises. Ceux qui quittaient le village dans l’après-midi, étaient assurés de passer la nuit à Koungheul et ne rentraient que le lendemain.
C’est un tronçon d’à peine dix kilomètres, mais qui vaut de l’or. Les habitants de Fass Thièkène étaient complètement enclavés et se déplaçaient difficilement lorsque survenait la saison des pluies.
Certains villageois, surtout les enfants, y ont laissé leur vie, emportés par les eaux ou victimes de glissements de terrain. Depuis l’aménagement de la nouvelle piste construite par le PUDC, le sourire revient et l’activité économique et sociale s’intensifie dans ce bassin arachidier.
Une mère de famille
« Ce village a été créé par un saint homme de Dieu du nom de Ibrahima Diaw. Lorsqu’il est arrivé ici, il n’y avait rien, juste la nature à perte de vue. Il y a érigé un Daara, devenu modèle aujourd’hui dans l’éducation des enfants.
Nous sommes des cultivateurs et apprécions à sa juste valeur la construction de cette piste. Désormais, nous pouvons aller et venir comme nous le souhaitons. D’ailleurs, je me rends à Koungheul pour revenir dans une heure en moto Djakarta ».
Ndèye Coumba, femme du Marabout
« L’année dernière, un homme et son cheval ont été emportés par les eaux. Personne n’osait traverser cette zone. La piste est venue régler notre problème, avec des ponts fiables. En période hivernale, nous étions tous confinés
chez nous.Depuis que la piste existe, nous n’avons enregistré aucun décès, ni disparition. Mon époux gère un Daara ici, avec de nombreux talibés. Dieu merci, nous ne déplorons aucun accident lié à l’eau de pluie cette année. »